Citation : Ramousse R. 1996. Ethique et expérimentation animale. [En ligne] Dernière mise à jour sept. 2002. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/index.html |
Darwin Charles
Naturaliste (Shrewsbury, 1809 - Down, Kent, 1882).
Il mis par écrit les méandres de sa pensée dans quatre carnets, désignés sous les lettres B, C, D et E (Notebooks on Transmutation). En 1872, il publie un traité intitulé L'expression des émotions chez l'homme et les animaux. Il donne une description précise des différentes mimiques du visage, des modifications des attitudes corporelles
et des changements physiologiques associées par exemple, à la peur, à la colère, à la joie ou à la honte. Il fut le premier à démontrer l'universalité des expressions et leur continuité entre l'homme et les animaux. Il constate également, que l'émission de sons, l'érection d'appendices cutanés (poils, plumes, écailles), le gonflement d'une partie du corps, la sudation ou encore l'augmentation du rythme cardiaque s'observent chez de nombreux animaux. Pour lui, cette étude comparative confirme "la conception qui fait dériver l'homme de quelque animal inférieur". Il contribua ainsi à humaniser les animaux : "chez les animaux supérieurs, les facultés mentales, quoique si différentes par le degré sont néanmoins de même nature que celles de l'espèce humaine". Aujourd'hui, on reconnaît l'importance de la démarche tout en considérant les analyses de Darwin comme trop anthropomorphiques.
dérive génique
Descartes René
difficultés liées à l'utilisation de l'éthologie
Type de boulettes consommées | ||||||
Rats Type de nourriture | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Total |
CD | 79 | 72 | 74 | 86 | 154 | 465 |
CAL | 130 | 68 | 73 | 114 | 57 | 442 |
CD/CAL | 37% | 51% | 50% | 43% | 72% | 51% |
Lieu de consommation des boulettes
| ||||||
Rats Lieu d'alimentation | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Total |
CD | 129 | 140 | 143 | 200 | 197 | 809 |
CAL | 80 | 0 | 4 | 0 | 14 | 98 |
CL/CAL | 61% | 100% | 97% | 93% | 89% | |
Les boulettes prise dans la coupelle en libre accès sont transportées dans la coupelle du distributeur avant d'être consommées. |
Type de boulettes consommées | Lieu de consommation des boulettes
| |||||||||||||
Rats Type de nourriture | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Total | Rats Lieu de consommation | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Total | |
CD | 16 | 14 | 5 | 3 | 0 | 38 | CD | 1 | 3 | 0 | 0 | 0 | 4 | |
CAL | 201 | 199 | 216 | 213 | 229 | 1058 | CAL | 216 | 210 | 221 | 216 | 229 | 1092 | |
CD/CD + CAL | 92,6% | 93,5% | 97,8% | 98,7% | 100% | 96,2% | CD/CD + CAL | 0,004% | 0,01% | 0 | 0 | 0 | 0,003% |
Répartition des boulettes suivant la coupelle
| ||||||
Rats Type de nourriture | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Total |
CD | 3 | 4 | 4 | 7 | 16 | 34 |
CAL | 219 | 218 | 205 | 257 | 225 | 1124 |
CD/CD + CAL | 98,6% | 98,1% | 98% | 97,3% | 93,3% | 97% |
Le rat n'émet pas seulement la réponse auquel s'attend l'expértimentateur, c'est-à-dire, l'appui sur le levier. | Perturbations marquées Augmentation des comportements d'exploration, en paticulier, ` l'emplacement antétieur du levier. |
Perturbations moins nettes qu'en B. Nombreux comportements à l'emplacement antérieur du levier. | Les comportements s'exprimant au niveau du levier le sont à son emplacement antérieur, de même pour ceux de la coupelle. |
La Déclaration des Droits de l'Homme, en date du 26 août 1789, proclamait, dans son article premier : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. S'inspirant de la même pensée et reproduisant la même formule, la Déclaration des Droits de l'Animal, du XXe siècle, doit proclamer, à son tour: Égales devant la joie et devant la souffrance, toutes les créatures animées naissent libres et égales en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ou pour leur
bien personnel. L'esprit de ce projet de règle sociale est assurément identique à celui qui animait nos aieux de 1789 : la Morale est une : il n'y a pas deux morales, l'une, à l'encontre des faibles, l'autre, à l'avantage des forts. Le degré d'intelligence des animaux est inférieur au nôtre, c'est entendu ! Mais nous ne réclamons pas, en leur faveur, tous les droits sans exception que l'on accorde aux hommes, l'accès dans les assemblées délibérantes, par exemple. Nous demandons seulement que, sur tous les points de ressemblance entre l'homme et l'animal, l'un et l'autre soient traités sur le pied d'égalité.
Texte de commentaire de 18 Déclaration des Droit de l'Animal de 1989, diffusé par la Ligue française des Droits de l'Animal (61, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris)
L'ESPRIT DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'ANIMAL
La Déclaration universelle des Droits de l'Animal a été proclamée solennellement le 15 octobre 1978 à la Maison de l'Unesco à Paris. Elle constitue une prise de position philosophique sur les rapports qui doivent désormais s'instaurer entre l'espèce humaine et les autres espèces. Cette philosophie, qui s'appuie sur les connaissances scientifiques
les plus récentes, exprime l'égalité des espèces face à la vie. A l'aube du xxème siècle, elle propose à l'humanité les règles d'une éthique biologique. L'idée d'un égalitarisme universel n'est pas nouvelle : on la reconnaît dans des civilisations bien plus anciennes que la civilisation occidentale, et dans des religions bien différentes des religions judéo-chrétiennes. Mais cette éthique devait être exprimée avec clarté et fermeté dans le monde actuel, déjà trop perturbé, menacé de destruction et où violence et cruauté explosent à chaque instant. Si l'homme a pu établir peu à peu un code de droits pour sa propre espèce, il ne dispose cependant d'aucun droit particulier en regard de l'univers. Il n'est en effet que l'une des espèces animales de la planète, et l'une des plus récemment apparues. La vie n'appartient pas à l'espèce humaine, l'homme n'en est ni le créateur, ni le détenteur exclusif, elle appartient tout autant au poisson, à l'insecte, au mammifère, à l'oiseau, comme aux végétaux. L'homme
a créé dans le monde vivant une hiérarchie arbitraire qui n'existe pas naturellement, en ne prenant en compte que son usage propre. Cette hiérarchie anthropocentrique a conduit au spécisme, lequel consiste à adopter une attitude différente selon les espèces, à detruire les unes en protégeant les autres, à déclarer certaines utiles et d'autres nuisibles ou féroces, à réserver l'intelligence à l'homme pour n'accorder à l'animal que l'instinct. C'est le spécisme qui a conduit l'homme à penser que l'animal ne souffrait pas comme lui-même, alors que tout ce que l'on sait actuellement démontre au contraire qu'il souffre physiquement comme nous, et que sa pensée, liée à la présence d'un système nerveux centralisé, est bien plus élaborée que les neurosciences ne le laissent encore entrevoir, ce qui l'amène aussi à souffrir psychiquement. Ces aptitudes confèrent aux animaux des droits particuliers, par rapport aux végétaux. La Déclaration universelle doit aider l'humanité à se retrouver en harmonie avec l'univers. Elle n'a pas pour but de lui faire retrouver le mode de vie des tribus primitives. Elle constitue une étape visant à amener l'homme au respect de la vie sous toutes ses formes, pour le bien de toute la communauté biologique à laquelle
il appartient et dont il dépend. Elle n'a nullement pour objet, et ne doit pas avoir pour conséquence de faire oublier la lutte contre la misère humaine, contre la souffrance morale ou physique, contre l'égoisme forcené, les internements politiques, la torture. Au contraire, il s'avère que veiller au respect des Droits de l'Animal, c'est nécessairement veiller aussi au respect des Droits de l'Homme, car les uns sont inséparables des autres. C'est donc bien une philosophie, une éthique biologique, une conduite morale que la Déclaration universelle propose à l'humanité, en conduisant celle-ci, par une réflexion et une profonde prise de conscience, à retrouver sa place parmi les espèces vivantes, et à s'intégrer à nouveau dans l'équilibre naturel, condition
fondamentale de sa propre survie. Ceci signifie que l'espèce humaine doit modifier son mode actuel de penser, et renoncer à l'anthropocentrisme, comme à tout comportement zoolâtrique, pour adopter enfin une conduite et une morale centrées sur la défense de la vie, et donner la priorité au biocentrisme. C'est en cela que la Déclaration
universelle des Droits de l'Animal constitue une étape importante dans l'histoire de l'intelligence humaine et de la morale.