2ème Journée d'Étude sur la Marmotte Alpine, Ramousse R. & Le Berre M. eds. : 81-82.


Les voies visuelles chez
la Marmotte alpine

Howard M. COOPER
I.N.S.E.R.M. U-371 LYON,
18 Avenue Doyen Lépine, BRON 69500
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Résumé
L'étude des voies rétiniennes (technique de traçage axonale par acides aminés tritiés) montre que le système visuel de la marmotte est typique des rongeurs vivant en milieux ouverts, avec une spécialisation privilégiant la vision panoramique.

Abstract
Axonal tracing with tritiated amino-acids of the retinal tracks of the Alpine marmot showed that its visual system is typical of rodents living in open spaces, with a panoramic vision.

RAPPEL DES OBJECTIFS

Notre travail sur la marmotte comporte deux axes principaux. D'une part, la mise en évidence des voies visuelles et d'autre part, l'étude de la distribution des neuropeptides au niveau du noyau suprachiasmatique (SCN), stucture impliquée dans la régulation des cycles neuroendocriniens, y compris par rapport à l'entrée en hibernation.


RÉSULTATS OBTENUS

Nous avons pu étudier les voies rétiniennes en utilisant la technique de traçage axonale par acides aminés tritiées suite à un injection intraoculaire. Le système visuel est typique des rongeurs. La projection rétinienne au SCN est bilatérale et la projection des deux rétines est topographiquement superposée. La partie ventrale du SCN est différenciée par une densité d'afférences rétiniennes plus importante. Cette partie du noyau contient également une population de neurones immunopositive pour le VIP. La partie dorsale du noyau contient de nombreuses cellules immunopositives pour de la vasopressine. II faut complèter ces études initiales par une caractérisation neuropetidergique plus complète du SCN, en particulier par rapport à la distribution des fibres contenant la met-enkephaline, le neuropeptide Y et la serotonine. La présence de ces fibres reflète, en effet, des afférences en provenance d'autres structures impliquées dans le système chronobiologique. II s'agit notamment de l'intergeniculate leaflet (IGL) du complexe genouillé latéral ventral. La définition anatomique de cette structure reste problématique chez de nombreuses espèces, et les études sur la marmotte pourraient contribuer à préciser sa cyto- et chémo-architecture. Cette structure sera aussi étudiée du point de vue immunohistochimique, et fera en partie l'objet d'un stage de D.E.A.

En parallèle, nous devons pouvoir, avec le matériel déjà disponible, avancer nos études sur la distribution topographique des cellules ganglionnaires de la rétine. La rétine que nous avons examinée présente une spécialisation par rapport à l'axe horizontale de la rétine, ce qui ressemble aux autres mammifères habitant les milieux ouverts. Cette spécialisation priviligerait une vision panoramique, en rapport avec une capacité visuelle améliorée au niveau de l'horizon. II faudrait à partir des données sur la géométrie de l'oeil calculer le facteur de magnification rétinien, et par reférence à la densité de cellules ganglionnaires déterminer l'acuité visuelle.

A suivre...

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