L'étude de cette dispersion est un projet à plus long terme.
III- LE MOUVEMENT DE LA QUEUE COMME MODE DE COMMUNICATION
La marmotte fait des mouvements, verticaux surtout, avec la queue, plus ou moins énergiquement. Cela s'observe dans plusieurs circonstances : lors des déplacements et lors des interactions sociales comme le jeu, les conflits ou la simple rencontre entre deux animaux. On a donc supposé qu'il s'agissait de l'expression d'une excitation non spécifique. Plus l'excitation est importante, plus la marmotte bat de la queue et plus les mouvements sont rapides.
Mais la signification de ce mouvement est peut-âtre plus complexe.
En effet, le battement de la queue est un signal parfaitement perçu par les marmottes. L'observation suivante nous en montre un exemple. Lorsqu'une marmotte s'approche d'eux en battant fortement de la queue, les marmottons fuient très vite vers leur terrier, alors qu'ils ont, au contraire, tendance à s'avancer vers tout congénère qui s'approche en cherchant le contact. Cela s'est reproduit plusieurs fois avec le mâle adulte et avec les animaux de deux ans, en dehors de tout précédent ludique ou agonistique. Ensuite les marmottons sont vite ressortis pour jouer avec cette marmotte.
Dans ce cas précis, le mouvement de la queue pourrait s'intégrer dans une séquence de jeu. Pourtant, nous n'avons jamais observé de réaction de retrait semblable dans le comportement de jeu des marmottes.
Ou bien, il pourrait s'agir d'un signal agonistique visant à établir une relation de dominance. Remarquons en effet, que le mâle adulte a, par ailleurs, marqué abondamment les alentours du terrier où vivaient les marmottons, grâce au dépôt de sécrétions de ses glandes jugales sur le sol. Encore faut-il attribuer au marquage jugal le rôle d'affirmation d'une hiérarchie.
Reste à savoir si le mouvement de la queue est un signal visuel, s'il est un signal olfactif par émission de sécrétions par les glandes anales, ou s'il fait intervenir les deux modes de communication.
D'autre part, en ce qui concerne les mouvements de la queue au cours des déplacements, il n'est pas prouvé que, comme l'affirment Hébert et Prescott (1983), les glandes anales ne servent pas de marquage olfactif du substrat chez Marmota marmota. L'hypothèse selon laquelle un tel marquage permettrait à la marmotte de s'orienter dans l'espace, est séduisante lorsque l'on sait que la marmotte emprunte volontier toujours les mâmes chemins et toujours les mâmes postes pour ses haltes.
Le comportement de la marmotte alpine est encore mal connu. Ce sont là quelques aspects qui mériteraient d'âtre élucidés.
BIBLIOGRAPHIE
Hebert P. & Prescott J. (1983). Etude du marquage olfactif chez la marmotte commune (Marmota monax) en captivité. Can. J. Zool.,61 : 1720-1725.
Mashkin V.I. (1985). Méthodes de marquages par le froid chez les Mammifères. Zool. zh., 64 (5). (Russe).
Naef-Danzer B. (1984). Fang, Markierung und Geschlechtbestimmung von Alpenmurmeltieren (Marmota m. marmota). Z. Jagdwiss., 30 : 209-218.
Nebel D. & Franc R. (1992). The introduction of the marmot (Marmota marmota) into the Mont-Vallier nature reserve, and the history of its subsequent colonisation between 1961 and 1991. Proc. 1st International Symposium on Alpine Marmot and on Genus Marmota, Bassano B., Durio P., Gallo Orsi U., Macchi Eds., 253-255.
A suivre...
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